Les dix modéles retenus par Arthur Batut sont de physionomies très diverses. Le résultat de leur "synthèse soustractive" telle qu'il la mit en pratique donne une image d'apparence extrêmement floue et bien mystérieuse. Visage ovale et traits fins, cette image emporta cependant l'adhésion d'Arlésiens épris d'esthétique classique.

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Pour vérifier le résultat de l'expérience d'Arthur Batut, nous avons donc tenté d'en reconstituer la démarche à l'aide du "morphing" informatique, avec la complicité de Didier Mazière, et du logiciel Morph sur MacIntosh. Dans ce processus, les traits particuliers ne sont pas effacés mais intégrés successivement jusqu'au résultat final.

In fine, plutôt qu'un théoricien du "moule originel de la race", nous avons découvert en Arthur Batut, un amateur passionné de techniques photographiques, mû surtout par le plaisir de jouer avec l'image, comme nous le fîmes nous-mêmes. Sans doute entretenait-il le rêve de création: "de figures dont la réalité matérielle n'existe nulle part, un être irréel aux éléments constitutifs disséminés et qui ne peut être concu que virtuellement".

La chimère d'Arthur Batut n'était donc qu'un jeu d'esthète. Elle deviendrait monstrueuse si on lui prêtait, un jour, on ne sait quelle valeur emblématique.