Que j'aime voir un con rebondir. Comme il se tend vers nos yeux, comme il bombe, attirant et gonflé, avec sa chevelure d?où sort, pareil aux trois déesses nues au-dessus des arbres du Mont Ida, l?éclat incomparable du ventre et des deux cuisses. Touchez mais touchez donc vous ne sauriez faire un meilleur emploi de vos mains. Touchez ce sourire voluptueux, dessinez de vos doigts l?hiatus ravissant. Là que vos deux paumes immobiles, vos phalanges éprises à cette courbe avancée se joignent vers le point le plus dur, le meilleur, qui soulève l?ogive sainte à son sommet, ô mon église. |
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Ne bougez plus, restez, et maintenant avec deux pouces caresseurs,
profitez de la bonne volonté de cette enfant lassée, enfoncez,
avec vos deux pouces caresseurs écartez doucement, plus doucement,
les belles lèvres, avec vos deux pouces caresseurs, vos deux pouces.
Et maintenant, salut à toi, palais rose, écrin pâle,
alcôve un peu défaite par la joie grave de l?amour, vulve
dans son ampleur à l?instant apparue. Sous le satin griffé
de l?aurore, la couleur de l?été quand on ferme les yeux.
Ce n?est pas pour rien, ni hasard ni préméditation, mais par ce BONHEUR d?expression qui est pareil à la jouissance, à la chute, à l?abolition de l?être au milieu du foutre lâché, que ces petites soeurs des grandes lèvres ont reçu comme une bénédiction céleste le nom de nymphes qui leur va comme un gant. Nymphes au bord des vasques, au coeur des eaux jaillissantes, nymphes dont l?incarnat se joue à la margelle d?ombre, plus variables que le vent, à peine une ondulation gracieuse chez Irène, et chez mille autres mille effets découpés, déchirés, dentelles de l?amour, nymphes qui vous joignez sur un noeud de plaisir, et c?est le bouton adorable qui frémit du regard qui se pose sur lui, le bouton que j?effleure à peine que tout change. Et le ciel devient pur, et le corps est plus blanc. Manions-le, cet avertisseur d?incendie. Déjà une fine sueur perle la chair à l?horizon de mes désirs. Déjà les caravanes du spasme apparaissent dans le lointain des sables. Ils ont marché, ces voyageurs, portant la poudre en poire, et les pacotilles dans des caisses aux clous rouillés, depuis les villes des terrasses et les longs chemins d?eaux qu?endiguent les docks noirs. Ils ont dépassé les montagnes. Les voici dans leurs manteaux rayés. Voyageurs, voyageurs, votre douce fatigue est pareille à la nuit. Les chameaux les suivent, porteurs de denrées. Le guide agite son bâton, et le simoun se lève de terre, Irène se souvient soudain de l?ouragan. Le mirage apparaît, et ses belles fontaines... Le mirage est assis tout nu dans le vent pur. Beau mirage membré comme un marteau-pilon. Beau mirage de l?homme entrant dans la moniche. Beau mirage de source et de fruits lourds fondant. Voici les voyageurs fous à frotter leurs lèvres. Irène est comme une arche au-dessus de la mer. Je n?ai pas bu depuis cent jours, et les soupirs me désaltèrent. Han, han. Irène appelle son amant. Son amant qui bande à distance. Han, han. Irène agonise et se tord. Il bande comme un dieu au-dessus de l?abîme. Elle bouge, il la fuit, elle bouge et se tend. Han. L?oasis se penche avec ses hautes palmes. Voyageurs vos burnous tournent dans les sablons. Irène à se briser halète. Il la contemple. Le con est embué par l?attente du vit. Sur le chott illusoire, une ombre de gazelle... Enfer, que tes damnés se branlent, Irène a déchargé. |