Le Labyrinthe

Labyrinthe de Chartres


 



Les multiples origines du labyrinthe:

"Ils firent construire un labyrinthe, au-dessus du lac Moeris [actuel Lac Kéroun] le labyrinthe est encore supérieur aux pyramides. Il se compose de douze cours couvertes dont les portes se font face (...) A l'intérieur, on trouve deux séries de pièces, les unes souterraines, les autres au-dessus du sol, bâties sur les premières; il y en a trois mille, mille cinq cents pour chaque série." L'Enquête II-148 Hérodote. Ceci est le premier témoignage oculaire, daté d'entre 484 et 425 av-JC, d'une curiosité architecturale égyptienne qui ne cesse depuis d'enrichir l'imaginaire humain.

D'après la tradition, notamment Pline l'Ancien (XXXVI, 84 et s.), Dédale, le constructeur du "labyrintos" du roi Minos, aurait repris le modèle égyptien. Le mot "labyrintos" employé par Hérodote référait certainement à une réalité connue de ses contemporains, sans cependant que l'étymologie -et donc le sens- de ce terme nous soit évidente. De ce fait, labyrinthe tend à désigner l'archétype d'une figure complexe, énigmatique et représentant un parcours supposé initiatique.
 
 
  Du Néolithique (vers 5000 av-JC) jusqu'à l'Age du Bronze, des constructions de pierre, surtout réparties en Europe du Nord (île de Wier en Finlande, en Laponie, sur l'île de Gotland en Suède, à Kandalachka ou Karlovka en Mer Blanche), témoigne de ces cultures anciennes. Le graffiti de droite représente le modèle de Visby (île de Gotland-Suède, qui est le type le plus répandu)

Une des hypothèses les plus sérieuses dont nous disposions sur ces alignements lithiques seraient leur usage rituel lors de festivités agraires, vraisemblablement des danses.

L'étrange est qu'une tablette de terracota trouvée sur le site d'un palais mycénien à Pylos, datée de 1200 av-JC et conservée au Musée d'Athènes, représente exactement la même figure géométrique, non pas arrondie mais rectangulaire.

 

Les labyrinthes d'église:

Les premiers labyrinthes d'église sont celui de la basilique San Reparatus; à Castellum Tingitanum (l'actuelle El Asnam) et celui de San Vitale de Ravenne. Celui-ci est constitué de sept cercles concentriques aboutissant à une pierre centrale de porphyre rouge. Le tout a un diamètre de 3,50 mètres.


Certains labyrinthes d'église sont circulaires (Saint Vital de Ravenne, Saint Savin de Plaisance, Sens, Guingan, Bayeux, Saint Michel de Pavie?), d'autres carrés (Basilique San Reparatus d'Orléansville, Villa Diomède à Pompéi, San Bertin à Saint Omer?) ou octogonaux (Saint Quentin, Arras, Reims, Amiens?), certains sont géants (celui de Chartres déploie un chemin de 261,55 mètres) et d'autres, petits.

Le Jeu de l'Oie n'est pas un jeu anodin, mais est un pèlerinage sur un labyrinthe pour enfants, dont la symbolique renvoie au même archétype. Avec ses embûches, ses pénalités et ses retours en arrière, c'est une façon d'apprendre aux enfants, les règles du jeu de la vie.  Autre message laissé par la tradition -que tous les game-boy n'arriveront pas à déraciner- celui de la marelle qui conduit de la terre au ciel, de l'enfer au paradis en passant par la croix du sacrifice.