C'est qui le roi ?


envoyé le Ven, 20.07.05 @ 11:36 AM GMT

Je me tiens debout !

La maman d'Ayeyo geint que "Tout ça, ça va trop vite... Il faut lui laissser le temps... Aujourd'hui tout le monde est pressé... Ca va pas... "

Mais moi, je pousse sur mes jambes et je m'agrippe aux barreaux de mon parc. Je me tiens debout tout seul. Papa angoisse un peu qu'une fois debout, je me lâche tout à coup sans prévenir. C'est déjà arrivé: je me suis cogné sur le parquet en tombant de ma hauteur. Même pas grave. Un coup de ouin-ouin et je n'avais plus mal au crâne.

Dans quinze jours, je galope.

envoyé le Mer, 08.06.05 @ 04:25 PM GMT

Oisillons

Papa m'a montré le nid qu'un couple de rouge-queue avait fait dans un mur du petit toit où il y a la ponne, dans la cour de notre maison. Il y avait des oisillons depuis quelques jours et il m'a dit tiens, tu vois, ils piaillent aussi fort que toi lorsque tu as faim. Nous avons observé les parents qui allaient et venaient en apportant à manger des vermissaux à leurs rejetons. Ils étaient bien affairés.

envoyé le Ven, 20.05.05 @ 11:36 AM GMT

Première dent

Ca y est ! J'ai eu ma première dent. Une toute petite incisive que papa ou maman sentent en passant le doigt et qui me faisait bien souffrir ces derniers temps.
envoyé le Mer, 27.04.05 @ 01:39 PM GMT

Anatole, je rigole

envoyé le Mer, 13.04.05 @ 09:58 AM GMT

Mes pieds

Je tiens assis -presque- tout seul. Même si je n'arrive pas encore à m'y mettre tout seul. Je sais aussi me retourner sur le ventre et c'est comme ça que je dors maintenant. C'est bien pratique pour pouvoir garder le pouce en bouche. C'est vrai, quand je suis sur le dos et que je m'assoupis, je finis toujours par le lâcher et ça me réveille. Pas quand je suis sur le ventre.

J'arrive à prendre mes pieds dans la main. Maman me le donne même parfois lorsqu'elle me change de fesses.


envoyé le Jeu, 07.04.05 @ 08:47 AM GMT

Ombres et reflets

Chaque fois que nous passons devant un miroir, avec maman ou papa, nous nous arrêtons pour regarder. Je souris et il y a quelqu'un dans le miroir qui sourit aussi. Il me ressemble bizarrement.

L'autre jour, papa m'a mis devant une armoire à glaces et il a ouvert. J'ai vu l'"autre", multiplié à l'infini. "C'est une mise-en-abîme" m'a dit papa. C'est assez effrayant.

Une autre fois, il y avait du soleil dans la chambre et j'ai vu une étrange masse noire qui s'animait sur le mur de la chambre. C'était maman qui s'amusait à faire des ombres avec le soleil qui rentrait. Elle faisait bouger ses mains et le mouvement sur le mur bougeait aussi. Je regardais tout ça attentivement.

Drôles d'expériences.

envoyé le Jeu, 07.04.05 @ 08:43 AM GMT

Performances

Ca y est. Maman et papa ont commencé à diversifier mon régime alimentaire. J'ai goûté des trucs bizarres comme des purées de carottes, de brocolis ou de céleri. Papa rigole en voyant mes crottes toutes vertes ou toutes oranges. Il m'a fait manger un truc pâteux tout blanc avec du vert qui piquote dedans, il m'a dit que c'était du fromage de Roquefort. Ca me change de l'éternel lolo.

Et puis je prends tout ça à la petite cuiller. Mais ce n'est vraiment pas pratique. Je ne maîtrise pas vraiment les mouvements de langue et j'en mets partout sur ma bavette.


envoyé le Jeu, 07.04.05 @ 08:35 AM GMT

Progrès

Mes dents ne veulent toujours pas sortir. Alors je crie, peut-être que ça aide à les faire pousser. Pierre, 10 ans, le fils de la nounou qui me garde tous les mercredis, m'a trouvé un gentil surnom, il m'appelle le jaguar.

Tout le monde fait des compliments à mon papa ou à ma maman lorsque nous nous promenons ensemble et leur disent: "comme il est éveillé..." Maman se demande si c'est un banal et poli compliment ou s'il n'y a pas un brin de réalité derrière. Moi, je continue d'ouvrir de grands yeux sur le monde qui bouge tout autour de moi.

Lorsque je chigne dans mon petit lit parce que je m'y ennuie, mon papa me prend dans ses bras, tourné dans le sens de la marche (très important...) et nous faisons le tour de la chambre. Nous disons bonjour à Monsieur Kilim, le tapis turc, à Monsieur Baloutch, un autre tapis, à Madame la Mouche-bleue, un jouet suspendu sur un ressort ou à Monsieur N'kissi dongué, le fétiche congo.


envoyé le Jeu, 17.03.05 @ 12:05 PM GMT

Anatole rigole



envoyé le Jeu, 24.02.05 @ 10:14 AM GMT

Congé paternité

Papa m'a dit qu'il venait de passer onze jours formidables. Il était en "congé paternité". Nous sommes restés ensemble tout le temps. Nous avons fait plein de câlins et je pouvais dormir dans le grand lit de papa et maman. Nous sommes même partis tous les deux (maman était restée à la maison chez Ayeyo) en week-end à Tours.

Je souris beaucoup et parfois même je rigole lorsque maman ou papa me chatouille le ventre ou sous les pieds en me changeant les fesses. Pourtant papa trouve que parfois je prends un air lointain et songeur.

envoyé le Jeu, 24.02.05 @ 09:59 AM GMT

Enrhumé (suite et fin)

Je suis allé plusieurs fois (six au total!) chez le "monsieur qui te prend pour une éponge" (dixit papa), i.e le kinésithérapeute. Parce qu'en effet, il me pressait le thorax et les plèvres de ses grosses paluches et le tapotait ensuite pour libérer les bronches des glaires. Papa était tout remué par mes cris. Surtout que c'est lui qui m'a refilé le microbe.

Mais depuis je vais mieux. Je continue de grandir. Je faisais sept kilos cent à la visite du quatrième mois chez le docteur. J'ai chagé de lait et je suis au lait deuxième âge. J'ai eu deux piquouzes de rappel dans les fesses. Après la troisième, je pourrai aller m'inscrire chez les bébés nageurs.

envoyé le Jeu, 24.02.05 @ 09:52 AM GMT

Enrhumé

Depuis quelques jours je suis enrhumé: une rhino pharingyte qui me fait salement tousser. Je prends des médocs et papa et maman me couvent encore plus que d'habitude.

L'autre jour, maman était fumasse. Elle croyait que le médecin allait lui prolonger son arrêt maladie. Il le lui a refusé. Et lui a prescrit du lexomil, une saloperie qui rend complétement meuh-meuh.

Donc maman a repris le travail cette semaine et moi je vais chez la nounou. C'est une voisine d'Ayeyo et elle est très gentille. Chaque fois que je pleurniche elle me prend dans ses bras.

envoyé le Jeu, 10.02.05 @ 05:16 PM GMT

Dents

Ca y est. Je commence à faire mes dents. Je bavouille de plus en plus et j'ai les joues rouges. Bientôt les cris, c'est que ça fait mal, ces trucs là. Maman et papa aussi ont mal aux dents. Mais depuis bien plus longtemps que moi.

envoyé le Mar, 01.02.05 @ 08:49 AM GMT

Nanard est mort

Nanard, notre voisin bistrotier chez qui papa avait organisé sa couvade, est mort. Papa et maman sont très tristes.

C'était quelqu'un de très généreux. Papa et maman le savait bien qui étaient souvent au café pour tailler une bavette ou prendre le bulletin d'informations du village. Et papa avait même un jour suggéré de le classer "trésor national vivant" comme cela se pratique au Japon.

D'après papa qui aime bien les paradoxes, Nanard a arrêté l'alcool et ça l'a tué. En fait, personne ne sait trop ce qui s'est passé, mais il est revenu d'une visite médicale, un peu déprimé, il y a une quinzaine. Il avait une petite mine et le regard triste. Mauvais retour d'analyse de sang? C'est là qu'il a décidé de boire une merde d'anis sans alcool plutôt que ses pastis habituels. Depuis des années, il prenait chaque jour des médocs pour le coeur. Les a-t-il stoppé net? Ou la crise l'a-t-elle surpris sans crier gare? En tous les cas, la voisine ne le voyant pas sortir mardi matin s'est inquiétée. On l'a retrouvé mort écroulé dans sa chambre.

Nanard était veuf depuis quatre ans. Depuis, il laissait tout partir à vau l'eau. Il n'avait plus la force de vivre et il s'est trissé comme les yogis, à date dite. Le même voisin l'aurait entendu la veille dire que son chez-lui était prêt depuis longtemps: il parlait de son chez-lui au cimetière, à côté de Marie, sa femme.

D'ailleurs il était notre voisin avant, et il est toujours notre voisin depuis. Puisque notre maison est entre le café et le cimetière. Nanard était un grand amateur de poil et de plume et il a eu droit aux cors de chasse à son enterrement. Et puis après que la foule soit partie, le petit groupe de poteaux est allé boire un dernier coup de gnôle au-dessus de son caveau encore ouvert. Le coup de l'étrier...

La vie au village n'aura plus jamais le même allant. Plus de petit anti-dépresseur après le boulot, plus de "messe" (c'est comme ça que les voisins Boisselet appellait les apéros du dimanche) après une bonne suée-bricolage.

Papa a dit un jour à Nanard qu'il était son foyer rural à lui tout seul et que celui du maire, où on a le choix entre la belote et la gym volontaire - mais ça veut dire quoi, ce truc- il n'y mettrait jamais les pieds. D'ailleurs papa pense que le maire, dont le foyer rural bat de l'aile, veut se garder la licence quatre pour le gala de soutien à son club de gym ou pour son grand tournoi annuel de pétanque. Mesquin. Et puis ce triste sire a frappé le bar d'alignement et il risque un jour ou l'autre de nous pousser un rond-point-parc-paysager sous nos fenêtres, comme un cancer urbain.

Grande tristesse.

envoyé le Mer, 12.01.05 @ 08:45 AM GMT

Mes joujoux


envoyé le Mar, 11.01.05 @ 09:15 AM GMT

Hamac

C'est Stéphane, un ami de papa et maman, qui leur a prêté un petit hamac de toile, dans lequel je me love et que l'un ou l'autre porte en bandoulière. C'est systématique: dès que je suis là-dedans, c'est comme d'être dans le ventre de maman, c'est rond et c'est chaud du contact avec le corps de qui me porte. Je m'enroule en croissant de lune. Et maman m'appelle son petit poisson-lune.

Lorsqu'il était au Zaïre et en Guinée, papa raconte qu'il était très impressionné par le fait qu'il n'entendait jamais les petits enfants africains pleurer. En fait, pense-t-il, parce que les mamans les prennent systématiquement avec elles, le plus souvent sur leurs dos. Et les bercent ainsi, contre la chaleur de leurs corps. C'est un peu la même pratique avec ce hamac, dixit papa.

envoyé le Ven, 07.01.05 @ 01:42 PM GMT

Engueulades

Maman et papa désespèrent d'arriver à me coucher et à ce que je dorme sans chigner. Chaque fois qu'on me pose dans mon petit lit à barreaux, je crie et je pleure. Même repu, même les fesses au sec. Et à chaque fois, ça marche. Papa et maman s'engueulent et il y en a toujours un des deux qui vient me prendre dans ses bras.

Pour m'endormir, tantôt papa, tantôt maman, est obligé de me prendre à plat-ventre sur leur torse, je suce leur petit doigt, je m'endors et seulement alors, on peut me porter dans mon lit. Mais le contact froid de ce dernier me réveille une fois sur deux. Et là, je rechigne pour être de nouveau sur un bidou.

Mais papa semble avoir trouvé une parrade parce que ça fait plusieurs fois que je me réveille malgré tout dans mon lit. Je crois qu'il me berce d'abord dans mon hamac portable, avec un petit doigt en bouche toujours. Et c'est lorsque je dors bien profondément, qu'il me pose tel quel - et sans que je m'en aperçoive ! - dans mon lit.

Parfois il me déplie trop vite et ça me réveille: encore gagné...

envoyé le Ven, 07.01.05 @ 01:32 PM GMT

Je léchotte...

... tout ce qui passe à portée de ma langue. Ou bien je tape du poing dedans: Ayeyo m'a offert un super tapis d'éveil pour la Noël. Avec un trapèze et des machins en plastique qui cliquétent. Je tape dedans en ouvrant des yeux comme de grosses billes de lapin surpris par des phares.

Maman tousse encore un peu. Mais la quarantaine est finie. Ouf! il lui tardait de pouvoir me reprendre dans ses bras.

envoyé le Ven, 07.01.05 @ 01:24 PM GMT

Ce que je vois lorsque je prends mon biberon



envoyé le Ven, 07.01.05 @ 01:15 PM GMT

Dodo-bidou

Papa me prend souvent sur le bidou pour que j'y dorme. Il appelle ça dodobidou: i suis benez, comme ils disent par ici. Dodobidou c'est surtout en ce moment, parce que maman a la crêve et qu'elle est en quarantaine.

Je suis toujours dans ma période oral passif et je mets tout à la bouche. Papa qui connaît un peu les serpents et les caméléons, trouve que je suis un peu reptilien dans ce comportement et il a du mal à y voir de la phylogenèse. C'est peut être toute l'évolution - et pas seulement la phylogenèse - que mime l'ontogenèse? me dit-il.


envoyé le Sam, 01.01.05 @ 08:26 PM GMT

Noël

Nous avons passé le réveillon à Saint Martin de Bernegoue avec Ayeyo, Mariam et Amran. Papa avait préparé des raviolis de pétoncle et une omelette aux truffes. C'était trop copieux, et tout le monde a coincé. Malgré un petit Pessac Léognan que maman avait offert à papa, un chateau La Louvière.

Le lendemain nous sommes partis pour Tours, où nous nous sommes de nouveau gobergés. Il paraît que c'est tous les ans pareil. Une mauvaise saison où il ne fait pas bon être une oie, un pétoncle ou une bouteille de champagne.


envoyé le Sam, 01.01.05 @ 08:17 PM GMT

Est-ce normal, docteur?

Ca y est. 13 décembre 2004: je leur ai fait une nuit complète. Couché à vingt heures, réveillé à neuf heures du matin. Avec juste un petit biberon dans le ventre. Exploit!

Du coup, inquiétudes. Est-ce que tout est normal? Mais oui, tout va bien. Je trouve mon rythme. Surtout que le lit de papa et de maman, bien qu'un peu dur, sent bon et qu'il est bien chaud. Ils voudraient que je dorme tout seul dans mon petit lit à barreaux. Mais non, je suis trop bien avec eux.

envoyé le Mar, 14.12.04 @ 04:55 PM GMT

Mes cris

Papa a acheté un lecteur enregistreur de mini-disc, avec un énorme micro directionnel. Et puis un cordon pour repiquer le son sur l'ordinateur.

Autres surprises

Parfois, sur la planche à langer, surtout après un gros biberon, je me sens tellement bien que j'ai tout les sphincters qui lâchent en même temps. Je me pisse dessus et mouille mon beau pyjama. Et je chie même parfois un bel étron tout jaune.

Papa ou maman sont surpris, ils font comme si c'était tout naturel, mais je sens bien qu'il y a comme un malaise. Ils ne sont pas encore habitués. Ce sont les surprises de la maternité/paternité.

envoyé le Mer, 01.12.04 @ 04:42 PM GMT

Surprise

30 Novembre: Ca y est j'ai réussi et papa l'a entr'aperçu. Ce fut fugace, parce que ça demande un effort énorme, et que ça en fait travaller, des muscles. Mais j'y suis arrivé.

J'ai souri.

Papa était vraiment heureux. Je crois comprendre qu'il en attend d'autres. Il me chatouille sans cesse les joues. Jusqu'à présent je faisais, paraît-il, un rictus qui ressemblait à un sourire mais qui en réalité annonçait un cri. En fait je ne contrôlais pas grand chose.

envoyé le Mer, 01.12.04 @ 04:34 PM GMT

Visite du premier mois

J'ai passé la visite médicale du premier mois. Le médecin a dit que j'étais encore végétatif.

Végétatif, végétatif, est-ce que j'ai une gueule de végétatif? Certes, je mange beaucoup, je chie pas mal et je dors la plupart du temps. Mais je crie aussi. Et je reconnais de mieux en mieux les visages de ma maman ou de mon papa. Je sais bien qui est qui.

Peu à peu je perds mon réflexe de Moro (le grasping) et en même temps je maîtrise de mieux en mieux mon cou, ce qui veut dire que je développe mon système sensori-moteur harmonieusement. Ca fait bien plaisir à ma maman. Elle a peur en fait que je reste comme je suis, au format nain de jardin. Si vous la voyez, rassurez-la.

envoyé le Jeu, 25.11.04 @ 05:05 PM GMT

Couvade



Avec papa et maman, j'ai fait le tour du village où nous habitons. Papa et maman ont même organisé une petite soirée très réussie chez Nanard, le bistrot voisin. Papa dit que je m'y suis fait plein d'anticorps. Tout le monde était très gentil avec moi et me faisait des bisous et des papouilles.

envoyé le Mer, 17.11.04 @ 04:30 PM GMT

Tototte or not tototte

Maman était contre la topette, encore appelée tototte ou sucette physiologique. Mais elle a essayé de m'en coller une dans la bouche, un jour où elle en avait marre d'avoir le petit doigt prisonnier.

Alors, je lui ai fait une tronche de dix pieds de long, menaçant de me mettre à brailler si elle ne m'ôtait pas ce bout de silicone des lèvres. Je préfère les longs câlins avec le petit doigt de maman ou de papa dans la bouche. Bien posé à plat ventre sur la poitrine velue de papa ou entre les nénés de maman.

envoyé le Mer, 17.11.04 @ 04:27 PM GMT

Hoquet

Le hoquet, ça me fait faire du yahourt. Mais papa m'a dit tant pis pour les pyjamas.

envoyé le Mer, 17.11.04 @ 04:23 PM GMT

Quand je ne mange pas, je dors.


envoyé le Sam, 13.11.04 @ 12:32 PM GMT

Phylogenèse / ontogenèse

Papa m'observe battre des mains dès qu'un bruit de portes me réveille ou lorsqu'il me met sur le dos un peu brusquement. C'est le grasping, un vieux réflexe que le petit d'homme a conservé depuis le temps où l'humain n'existait pas encore et qu'il n'était encore qu'un primate. Il s'agissait alors de s'agripper aux branches le plus vite possible pour fuir.

Il paraît que l'ontogenèse reproduit le phylogenèse, qu'il m'a dit mon papa. En clair? lui ai-je demandé par transmission de pensée. En clair, que la croissance de l'individu reproduit la croissance et l'évolution de l'espèce.

Papa a dû retomber en phylogenèse lorsqu'il a commencé à me lécher les cheveux qu'il trouvait peut-être ébourriffés et qu'il voulait rendre raides et luisants. A moins qu'il n'ait voulu savoir quel goût avait un bébé?

envoyé le Jeu, 11.11.04 @ 05:54 PM GMT

Biberon culte



Papa m'a raconté que dans certaines îles des mers du sud aux lagons turquoises, recouvertes de forêt dense, vivaient des peuplades démunies de tout. Des cargos blancs étaient venus leur apporter du corned beef et des bibles, puis ils étaient repartis sous l'horizon. Les gens des îles avaient alors institué des rites et des cultes aux cargos blancs.

Papa dit que mon cargo blanc à moi, c'est mon biberon. Peut-être est-ce parce que je regarde cet objet avec une avidité vraiment féroce?



envoyé le Mer, 10.11.04 @ 04:47 PM GMT

Technique du biberon

Le biberon, c'est un truc vraiment technique. Dosage, température, stérilisation (à froid, quel progrès!). Et puis dans la distribution, petite ou grande vitesse, avec des paliers pour roter tranquille. Indispensables, les paliers. Et aussi, ne pas oublier de tourner la vis de fermeture pour laisser passer un peu d'air. Il faut qu'il fasse des bulles, mon biberon. Sinon je dois têter comme un fou, et c'est agacant. Heureusement qu'un ami de papa et maman leur a montré comment faire.

envoyé le Mer, 10.11.04 @ 04:41 PM GMT

Anatole Jacques Siaarek

Mon papa m'a dit qu'Anatole, en grec, signifie "lever de soleil" et par extension, "Orient".

C'est aussi le nom d'une contrée que papa connaît un peu et dont il aime beaucoup les paysages rudes, les grands plateaux et les lacs salés. Et pour maman, c'est le prénom d'un homme de lettres qu'elle apprécie beaucoup. Notamment la chronique de l'Île des Pingouins.

Mon second prénom, c'est en mémoire d'un ami de papa qui est mort il y a cinq ans. Il est toujours très triste lorsqu'il pense à lui.

Et mon troisième prénom, c'est celui d'un de mes ancêtres issak, le clan de mon grand père de Djibouti.

Les prénoms, ce sont des protections contre la mauvaiseté. Avec ceux-là, je suis blindé.

envoyé le Mer, 10.11.04 @ 04:24 PM GMT

Mon lolo

Je n'arrive pas à attraper le têton du lolo de maman. Ce n'est pas faute d'avoir essayé avec les sages-femmes de l'hôpital. Je crie et ça désole encore plus maman. Mais c'est que j'ai faim, moi, pendant ce temps là.

Alors papa essaye de prouver à ma maman que le biberon est plus performant -il a de drôle de mots et des idées bizarres, parfois - que ses lolos.

Un lolo, ça n'a pas trois vitesses comme les tétines des biberons d'aujourd'hui, ni de valve anti-ballonnement, dit-il.

Mais le sein, je peux le lui donner n'importe où, répond maman qui se décourage.

Avec le chauffe-biberon que tu as acheté et qui se branche même sur l'allume-cigare de la voiture, tu peux lui faire un biberon chaud n'importe où. Il n'est pas indispensable d'allaiter pour être une bonne mère, ajoute-t-il.

En attendant je sais bien moi que dans le lolo de maman, il n'y a pas d'air comme dans ces fichus biberons. Mes coliques, je sais d'où elles viennent. Seulement je n'arrive pas à attraper ces bouts de sein, ils sont trop rentrés.

Tant pis, tant que j'ai ma têtée huit fois par jour...

envoyé le Mer, 10.11.04 @ 04:09 PM GMT

Anatole est né !

Je suis né le jeudi 21 Octobre à 14 heures 47 minutes.

Un grand barbu murmurait dans mon oreille: "Température au sol 21 degrés Celsius. Pression 1027 millibars. Temps clair et ensoleillé." C'était mon papa. Il était à côté de ma maman durant l'accouchement qui a duré 4 heures.

Depuis la veille, le ventre de ma maman était monitoré : pour mesurer les contractions qui m'expulsaient lentement et aussi pour surveiller mon rythme cardiaque. Plus une perf', plus la péridurale. Ca faisait beaucoup de tuyaux tout autour de nous.

Mon papa a dit comme ça à ma maman qu'il connaissait deux ou trois choses de la vie des abeilles et qu'il s'était senti un peu faux-bourdon jusque là mais que tout ça allait changer.

envoyé le Mar, 02.11.04 @ 05:38 PM GMT